Rosie, merci ma fille.
Ce texte-ci. Celui qui m’a inspiré le blogue et qui m’a pris le plus de temps à rédiger jusqu’à maintenant. Je me sens finalement prête à le livrer. Ce fût tellement enrichissant, mais aussi (et surtout) bouleversant de mettre sur papier mes ressentis face à la matrescence. J’espère que votre lecture sera sans jugement. Comme toujours, si mes mots peuvent amener du réconfort à quiconque, je serais entièrement comblée.
Je me souviens comme si c’était hier du sentiment qui m’a habité lorsqu’on a réalisé qu’on allait devenir parents. Moi, maman. On l’a attendu pendant près de douze mois notre Rosie. Pourtant, même après tous ce temps, quand le test a affiché positif, on dirait que le doute s’est accaparé de mon bonheur. La réalité, c’est que j’avais intensément peur de ne pas être la maman que tu aurais souhaitée, précieuse Rosie.
C’est vrai, j’étais en train de créer un humain qui aura peut-être les mêmes yeux que moi, la même voix, le même tempérament, les mêmes complexes, les mêmes manies. J’ai eu peur. Tellement peur d’être en train de créer une petite personne qui ressentira peut-être un jour toute l’anxiété et les sentiments négatifs qui peuvent parfois m’habiter. Avant même que tu naisses, je me disais souvent que j’espérais que tu n’hérites pas de mes grosses jambes. Je me souviens même m’avoir répété que je devais arrêter d’être anxieuse. Que si par malheur tu pouvais savoir que ta maman vit de l’anxiété, ton image de moi allait être influencée.
Je m’en veux tellement de m’avoir fait violence de la sorte pendant que tu grandissais dans mon ventre.
Le 9 juillet 22 :19, quand on t’a déposé sur moi pour la première fois, mes doutes et craintes se sont dissipés. Ton petit corps tout chaud ne demandait que ma présence pour te réconforter. Ce moment, celui où je suis devenue ta maman, m’a aidé à comprendre que j’étais la bonne pour toi. Je savais subvenir à tes besoins et notre lien d’attachement grandissait de jour en jour. Ma confiance aussi grandissait.
Rosie, merci. Ta venue dans ma vie m’a tellement ébranlée. J’ai souhaité t’offrir la meilleure version de moi. J’ai le souhait que tu ne vivras pas les blessures que j’ai vécues, celles que je m’infligeais. On dirait que depuis que tu es là, tout est plus simple. C’est rendu facile d’être douce envers moi-même, parce-que si t’avais à réaliser la violence que je peux me faire, j’aurais réellement peur que tu crois que c’est la bonne chose à faire. Pis ça Rosie, je ne me le pardonnerais pas. Tu es tellement pure et belle à voir aller. Tu m’apprends à me ramener à l’essentiel. Si ce n’est que par le plaisir de manger. Ou même le simple bonheur qu’on peut ressentir quand on marche les pieds nus dans le gazon.
Ma fille, tu m’as permit de m’élever très haut. Tu fais de moi la personne la plus épanouit du monde entier. On t’as amené à nous, mais tu es le plus beau des cadeaux.
Je t’aime ma Rosie, pour toujours toujours.
crédit photo : @beinspired.photo